mercredi 3 septembre 2008

Les sous-munitions... M85 ?

Pourquoi les militaires les aiment-ils ?

Pour la capacité de dispersion d’un grand nombre de munitions explosives sur une large zone dans un temps limité. On compense ainsi la difficulté à cibler les objectifs, surtout en mouvement. Elles sont employées de préférence pour la neutralisation de blindés.

Pratiquement pour l’emploi, il faut un lanceur (avion, canon, mortier, lance-roquette..), un conteneur (missile,obus, roquette = munition mère), un contenu (des tas de projectiles explosifs = des sous-munitions).

Ainsi, par exemple, la roquette FZ-100 de Forges de Zeebruge (FZ) contenant 9 sous-munitions à double objectif, adaptée au lance roquettes FZ LAU-97 de 70mm (d’IPTN) d’Indonésie. Le tête de la FZ-100 est tirée à la verticale et les sous-munitions M85 tombent sur l’objectif freinées et stabilisées par un parachute. Celles-ci explosent à l’impact.

Durant cette guerre en Géorgie, les troupes géorgiennes ont tiré des salves de roquettes à sous-munitions M85 d'Israël Military Industries (IMI), pour tenter de stopper le déploiement de blindés et véhicules russes venant du tunnel de Roki (voir calendrier). Pratique, surtout quand on n’a pas le temps pour faire des tirs à vue directs sur ces véhicules.

Mais, ne nous méprenons pas, le “M85 dual-purpose bomblet” est bien une munition anti-blindé et aussi anti-personnel !


Pourquoi les organisations humanitaires les détestent-elles ?


Ces munitions ont un risque accru d’atteindre des objectifs non-militaires, de faire des dommages collatéraux, car elles sont conçues pour disperser des projectiles sur une large zone. On comprend, dès lors, pourquoi le Ministère des Affaires Etrangères de Géorgie, dans sa réponse à Human Rights Watch, insiste “ces roquettes (à sous-munitions M85) n’ont jamais été utilisées contre… des zones peuplées de civils ou près de ces zones”.

Des munitions non explosées restent sur le théâtre des hostilités longtemps après la fin des combats.

Bien que la sous-munition M85 soit dotée de caractéristiques destinées à garantir son bon fonctionnement (détonateur à impact très sensible, qui fonctionnerait et même à basse vélocité et à angle aigu) ou, à défaut, sa neutralisation (mécanisme d’auto-destruction), il existe un taux d’échec. Il est noté ainsi qu’à la bataille de Basra (Irak), avec l’artillerie situé à 30 km du théâtre d’opérations, les forces militaires du Royaume Uni auraient lancé 2,000 L20 à sous-munitions, soit 98,000 M85. Le taux d’échec des ces armes lancés par l’artillerie est de 2%, c’est-à-dire près de 2,000 des M85 non explosés après l’attaque.

Reste encore le mécanisme d’auto-destruction. Espérons qu’il a fonctionné

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